dimanche 22 avril 2012

Médiathèque vendredi 27 avril à 17h



Vendredi 27 avril - 17h
Médiathèque de Biarritz
2 rue Ambroise Paré
Conférence
organisée par l'Association Culturelle AgurArménie de Biarritz
Patrick DONABÉDIAN, Maître de Conférences à l'Université d'AIX-MARSEILLE
médiéviste, historien d'art, spécialiste des arts arméniens
, présente
"L'art des Khatchkars, pierres-croix arméniennes"
Conférence présentée en introduction à l'exposition de la Crypte Ste Eugénie montrant des photos de stèles de pierre sculptées de croix, datant du IXème au XVIIème siècle, une des expressions artistiques les plus originales de la culture arménienne, inscrite au patrimoine culturel de l'UNESCO


vendredi 20 avril 2012

Biarritz 24 avril 2012 Commémoration du Génocide des Arméniens

Monument aux morts de la ville de Biarritz en présence de Monsieur le Maire, Didier BOROTRA et de ses Adjoints Messieurs BRISSON et VEUNAC




Allocution de Ph Khatchadourian au Monument aux morts de Biarritz – 24 Avril 2012

Monsieur le Maire, Messieurs les Maire-Adjoints, Chers amis,

Le 24 avril 1915, voici 97 ans jour pour jour, le gouvernement jeune turc procédait à la rafle, puis à l’élimination rapide de 600 notables et intellectuels arméniens de Constantinople.Cette opération marquait  le coup d’envoi de l’éradication plannifiée des Arméniens de l’Empire Ottoman, qui ferait 1.5OO.OOO victimes.
«Le sommeil complaisant de l’Europe a laissé conduire impunis des massacres qui n’ont peut-être pas de précédents dans les derniers siècles de l’histoire humaine » disait Jean Jaurès… non pas au sujet du Génocide de 1915 (il est mort assassiné en 1914) , mais dans son discours du 15 mars 1897 stigmatisant les massacres  Hamidiens qui, répétition générale, n’avaient fait, à l’époque , si l’on ose dire, que 300.000 victimes arméniennes.
« Nous en sommes venus au temps où l’humanité ne peut plus vivre avec, dans sa cave, le cadavre d’un peuple assassiné… », commentait Jaurès , voici 125 ans … vision humaniste remarquable mais, hélas, non prophétique.
En effet si certains n’ont pas supporté que le cadavre laissé dans leur cave reste sans sépulture, tel le Chancelier Willy Brandt qui, 30 ans après le début de la shoah s’agenouillait  au Mémorial du Ghetto de Varsovie…
…d’autres ont muré leur cave, depuis bientôt un siècle, et comptent sur le sommeil complaisant de leurs voisins pour que l’on oublie jusqu’à son existence même.
C’est aux enfants et petits enfants des martyrs de 1915 qu’il appartient d’entretenir  la petite lumière qui brûle encore derrière les murs de la cave ottomane. Seuls le devoir de mémoire, la force du souvenir et le refus de la négation du crime y parviendront.
C’est ce dont veulent témoigner ici, par cet hommage au victimes du Génocide des Arméniens, les citoyens français  que nous sommes, reconnaissants et redevables de l’accueil réservé sur cette terre de France aux  survivants de la « Grande catastrophe », résolument attachés aux valeurs et aux traditions humanistes de la République, mais aussi, fidèles à leurs racines et au sacrifice de leurs parents, sans esprit de communautarisme, et au nom de ces mêmes valeurs, dans l’attente du soutien de la France dans leur quête  de la vérité et leur refus de l’oubli.
N’attendons pas que l’histoire donne raison au Führer Adolf Hitler qui, s’inspirant des méthodes et des techniques utilisées dans l’extermination des Arméniens  pour la mise en œuvre de la shoah, déclarait « mais qui se souvient encore des Arméniens ? » 
Nous, citoyens français de la vieille nation arménienne, dispersée de par le monde, nous savons que la France,elle, se souvient.
La preuve nous en est donnée, ici , à Biarritz où débute dans quelques jours une exposition consacrée aux « Khatchkars, croix de pierre arméniennes ». Cette exposition organisée par la ville de Biiarritz , avec le concours de l’Ambassade d’Arménie, atteste de la survivance de l’art arménien après des millénaires d’hégémonies culturelles et religieuses diverses, et  la traversée des déserts de l’extermination.
Soyez remercié, Monsieur le Maire, pour cette initiative.
Elle permettra aux Biarrots de rejoindre l’Arménie  qui nous est chère : celle de la culture, de l’échange et de la tolérance.